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Au cœur de l'hiver, il n'y a rien de plus agréable que d'illuminer son salon et de réchauffer sa maison grâce à un feu de bois, la plus vieille et la plus efficace des méthodes de chauffage que connaît l'humanité. Pourtant, ce dispositif de chauffage ne doit pas être pris à la légère : il comporte de nombreuses règles à respecter car il peut générer des risques pour les habitants de votre maison en cas de mauvais entretien. Il vaut donc mieux se renseigner au préalable si vous disposez d'un poêle à bois ou d'une cheminée chez vous, ou si vous comptez bientôt en faire l'acquisition. C'est le meilleur moyen de profiter de leur confort sans vous mettre en danger.
Contrairement aux pellets ou aux granulés, les bûches de bois de chauffage contiennent un taux d'humidité non négligeable qui entrave une partie de leur combustion. Résultat : la combustion du bois de chauffage et l'évacuation des fumées d'un poêle à bois ou à granules libère une certaine quantité de déchets, et particulièrement dans les vapeurs d'eau. Ces déchets, en remontant votre conduit de cheminée, peuvent s'accrocher le long de ses parois ou dans des petites anfractuosités. Il en existe de plusieurs sortes.
Tout d'abord, il y a la suie. Issue de particules de carbone non brûlées, elle est noire et d'aspect graisseuse. Elle s'agglomère parfois dans les conduits avec des résidus de résines, créant ainsi le calcin, un amas particulièrement inflammable. Ensuite, il y a le créosote. Il s'agit de goudrons qui s'échappent des bois traités avec des produits chimiques, ou bien de bois qui n'ont pas suffisamment séché et qui ont été brûlés avec un taux d'humidité trop important. Le créosote est lui aussi hautement inflammable. Enfin, on trouve également le bistre, un dépôt jaunâtre issu de la condensation de l'eau évaporée des bûches trop humides.
Toutes ces substances sont des déchets qui encrassent l'intégralité de vos conduits de cheminées, de la vitre de l'âtre jusqu'à l'évacuation des fumées sur votre toit. Cet encrassement peut, à la longue, sévèrement endommager les conduits de votre dispositif de chauffage. Il peut aussi, en obstruant le système d'aération et de ventilation des cheminées, faire considérablement diminuer le rendement de vos bûches. En d'autres termes, vous allez devoir brûler plus de bûches qu'à l'accoutumée pour parvenir à vous chauffer convenablement. Enfin, comme ces résidus sont très inflammables, il est dangereux de les laisser se répandre chez vous. En s'agglomérant les uns aux autres, ils peuvent subitement déclencher un incendie, ou encore libérer des gaz toxiques qui, s'ils sont mal évacués, risquent d'empoisonner les habitants de votre maison. Chaque année, de nombreux accidents de ce type ont lieu en France.
La seule façon d'éliminer les résidus que sont le créosote, la suie et la bistre est le ramonage. Ainsi, votre cheminée fonctionnera de façon optimale et vous diminuerez les risques d'accidents domestiques chez vous. Cela vous permettra également de moins polluer et de faire baisser votre impact carbone en rejetant moins de CO2 et autres substances toxiques dans l'atmosphère. Il existe plusieurs façons de ramoner les conduits des poêles ou des inserts. La manière traditionnelle et mécanique est à la fois la plus répandue et la plus efficace : il faut qu'un ramoneur frotte les parois du conduit à l'aide de ce qu'on appelle une brosse hérisson. Cela permet de nettoyer les murs et de décrocher les amas inflammables tels que la suie ou le calcin. S'il est vivement recommandé d'engager un artisan ramoneur professionnel pour effectuer ce travail délicat, il est également possible de l'effectuer soi-même si vous êtes correctement équipé. En complément de ce ramonage mécanique à la brosse hérisson, qui est le seul à être officiellement reconnu, vous pouvez avoir recours à des méthodes alternatives en complément. Par exemple, certaines bûches spéciales contiennent un produit actif qui se libère dans la fumée et contribue à décrocher les amas de suie et de goudron présents dans vos conduits. Il existe aussi des poudres chimiques qui produisent un effet similaire lorsqu'elles sont déposées dans votre foyer. Si ces méthodes alternatives ne suffisent pas à ramoner vos conduits à elles seules et doivent être utilisées en complément d'un travail de ramoneur classique, elles restent relativement efficaces et bon marché. Toutefois, les substances qu'elles relâchent dans l'atmosphère sont toxiques et très polluantes, donc à utiliser avec modération.
Quel que soit le type de ramonage utilisé pour le nettoyage de vos éléments de fumisterie, c'est une façon efficace d'améliorer le tirage de votre cheminée, notamment dans le cas où elle est particulièrement encrassée.
En France, il est obligatoire de ramoner ou de faire ramoner ses conduits de poêles ou de cheminées au minimum deux fois par an en ce qui concerne les chaudières à bois, à la charge de la personne qui occupe le logement (qu'il s'agisse du propriétaire ou du locataire). Il est conseillé d'engager un ramoneur professionnel afin d'effectuer ce travail. Cela vous coûtera entre 50 et 100 euros, en fonction des tarifs de votre région de résidence. Il est recommandé de faire ramoner ses conduits avant la saison de chauffage (courant l'automne) et pendant celle-ci. Après avoir ramoné, l'artisan vous remettra un justificatif qu'il faut absolument conserver : en cas de sinistre ou d'accident, il prouvera que vous étiez aux normes. Cependant, si vous êtes équipé et que vous savez ramoner, il est possible de le faire soi-même. Mais dans tous les cas, il faudra convier un professionnel certifié Qualibat à venir vérifier votre travail pour vous remettre le fameux justificatif. Sans lui, la loi autorise les compagnies d'assurance à ne pas couvrir les dommages causés en cas d'incendie. Cela vaut également pour votre responsabilité civile s'il y a une victime suite à une négligence de votre part, ou à un mauvais entretien de vos conduits. Le jeu n'en vaut donc pas la chandelle, et il est donc primordial d'être à jour dans vos ramonages.