L'installation des systèmes de chauffage au fioul ainsi que leur remplacement seront interdits à partir du 1er janvier 2022 (et même à partir du 1er juillet prochain pour les logements neufs). Il s'agit en effet d'une solution de chauffage très décriée pour son caractère polluant et son aspect coûteux. Heureusement pour tous les foyers qui en sont équipés, il existe des solutions alternatives et notamment le biofioul qui devrait, à terme, remplacer le fioul d’origine fossile.
Le fioul est utilisé à l'heure actuelle par environ 3,5 millions de foyers en France, principalement dans les zones rurales. C'est pourtant une énergie à la fois onéreuse et polluante et c'est pourquoi le gouvernement a décidé son interdiction. Le but étant de remplacer la quasi-totalité des chaudières par des systèmes plus respectueux de l'environnement d'ici à 2028.
Durant l'année 2020, les familles françaises équipées de ce type de chauffage ont dépensé en moyenne 2 108 euros, ce qui est bien plus élevé que la facture annuelle moyenne de chauffage qui s'élève à 1 684 euros. Le fioul est en outre très polluant, puisque son impact carbone représente 20 % des gaz à effet de serre.
Pour répondre à la nouvelle réglementation mise en place par le gouvernement, les distributeurs de combustibles ont mis tout en œuvre pour proposer une alternative qui soit moins polluante et permette de conserver sa chaudière au fioul.
Le biofioul F30 se compose d’un mélange de fioul domestique (70 %) et d'ester méthylique d’acide gras (Emag) de colza (30 %). Sa mise sur le marché devrait se faire d'ici à 2022, c'est en tout cas ce que souhaite la Fédération Française des Combustibles, Carburants et Chauffages. Son projet est que le bioliquide remplace le fioul de façon progressive et qu'il se transforme en biofoul F50 (50 % de fioul domestique et 50 % d'Emag de colza) en 2025 - 2030. La fédération envisage même de passer à un fioul 100 % bio et renouvelable d'ici à 2040. Ce type de biofioul est d'ailleurs déjà utilisé à Monaco où, depuis plus d'un an, il chauffe les logements qui étaient auparavant chauffés au gaz de ville.
Le biofioul F30 devrait permettre de réduire les émissions de gaz à 220 mg/kWh alors qu'elles dépassent les 250mg/kWh pour le fioul domestique. Il faudra cependant adapter sa chaudière en installant un brûleur biofioul.
En plus d'être plus respectueux de l'environnement, le biofioul a l'avantage d'offrir un meilleur rendement. Il résiste également mieux au froid (-17°C contre -4°C pour le fioul classique), ce qui est particulièrement intéressant car il s'agit d'une énergie très utilisée dans les zones françaises les plus froides.
Selon la Fédération Française des Combustibles, Carburant et Chauffage, il est fort possible que le biofioul soit moins taxé que le fioul classique dans l'avenir, c'est en tout cas la demande qu'ils ont fait au gouvernement. Un amendement prévoyant la mise en place d’un taux incitatif sur la consommation des produits énergétiques pour les biocomposants a d'ailleurs été voté par le sénat dans le cadre du projet de loi de finances 2021.
En France, le biofioul est produit à partir du Colza. Il s'agit d'une plante dont on peut extraire de l’huile permettant d'obtenir après raffinage des produits servant à l’alimentation humaine et animale, à la chimie du végétal et à la production d’Emag de colza. Le colza a été choisi car il est disponible en quantité suffisante et qu'il s'agit d'une plante mellifère, c'est-à-dire qu'elle produit un nectar que butinent les abeilles. Ce nectar est d’ailleurs à l'origine de 40 % de la production de miel en France.
L'Emag de colza offre une capacité de production qui est sous-employée actuellement. Il est également résistant au froid et reste stable lorsqu'il est stocké. Ce stockage peut être effectué dans une cuve simple ou double paroi. Enfin, il permet aux producteurs de colza d'avoir de nouvelles perspectives, offre la possibilité aux distributeurs de poursuivre leur activité en proposant une énergie plus écologique et autorise les Français qui se chauffent au fioul à conserver leur système de chauffage.
Comme nous venons de le voir, pour utiliser du biofioul F30 ou plus, il sera nécessaire d'équiper sa chaudière d'un nouveau brûleur dont le coût est à partir de 300 euros suivant les modèles et la puissance désirée.
Les chaudières fioul les plus récentes sont adaptées au biofioul F10 que l'on trouve déjà chez les revendeurs. Pour passer à une énergie encore plus verte (F30, F50 ou biofioul à 100 %), il faudra cependant remplacer votre brûleur fioul standard par un dispositif adapté qui permettra de se chauffer de façon plus écologique sans changer de chaudière. Ce changement peut être fait par n'importe quel chauffagiste et permettra à tout utilisateur d'une chaudière fioul assez récente de passer au biofioul F30 et donc de réduire considérablement son impact carbone. En plus du changement de brûleur pour un bruleur bio fioul, il est à noter qu'il faudra également nettoyer la cuve de la chaudière avant qu'elle ne reçoive le biocarburant.